Quel sont le risque et le danger potentiel que représentent le vaccin de la grippe A ? Y a-t-il des contre-indications ou des effets indésirables de la vaccination contre la grippe H1N1? Pourquoi le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a estimé que la vaccination massive de la population contre la grippe H1N1 présentait des risques ? Quelle est la position des infirmières dans le monde par rapport au vaccin grippe A ? Quel est le risque de l'adjuvant AS03, mélange de squalène et de polysorbate ?
D'après LaDepeche.fr, le Syndicat national des professionnels infirmiers a estimé le 1er septembre 2009 que la vaccination massive de la population contre la grippe H1N1 présentait des risques, en raison de certains composants du vaccin et de tests jugés pas assez nombreux. "Injecter 94 millions de doses d'un produit sur lequel nous n'avons aucun recul peut poser un problème de santé publique", estime Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI. Il "craint une répétition des complications rencontrées aux États-Unis en 1976 avec le vaccin contre la grippe porcine", qui aurait augmenté les risques de maladie neurologique. Il souligne aussi la présence dans l'un des vaccins commandés d'un "amplificateur d'effet" qui "n'a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin commercialisé à large échelle". Il pourrait "déclencher des réactions immunitaires excessives, dangereuses pour des personnes atteintes de certaines pathologies" (source : http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/02/664495-Grippe-A-3000-a-4000-cas-par-semaine-en-metropole.html).
"La stimulation du système immunitaire par trois doses de vaccin antigrippal en quelques semaines est une nouveauté", a aussi relevé le SNPI, expliquant que les deux doses du vaccin H1N1 par personne s'ajouteraient à celle prévue contre la grippe saisonnière en septembre (source AFP : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gk2opFIRad97MM0iVtWQWWfi3o_A).
Selon Romandie.com, des voix s'élèvent contre les risques que pourraient faire courir ces vaccins notamment du fait de la présence d'adjuvants à base d'aluminium ou de squalène. L'eurodéputée Michèle Rivasi, professeur agrégée de biologie, estime que les "risques" éventuels de la vaccination semblent "avoir été ignorés". La moitié du personnel de santé de Hong Kong refuserait de se faire vacciner, selon une étude. Un syndicat d'infirmières craint que le remède ne "soit pire que le mal". Le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations, estime que, par précaution, des vaccins dépourvus d'adjuvants devraient être dispensés aux personnes souffrant d'un déficit immunitaire, dont les femmes enceintes (source : http://www.romandie.com/ats/news/090902090526.k6f2lvrg.asp).
Le SNPI met en garde : "chacun doit bien mesurer le rapport bénéfice/risques du vaccin H1N1 : d'un côté une semaine de grippe, de l'autre une probabilité, faible mais définitive, d'avoir une maladie neurologique (syndrome Guillain-Barré) ou auto-immune". Le syndrome de Guillain et Barré est une sorte de paralysie ascendante qui débute aux membres inférieurs pour monter progressivement. Dans les formes graves elle peut se compliquer de paralysie des muscles respiratoires et la personne atteinte devra alors être placée sous respirateur artificiel. La paralysie peut être irréversible. Selon l'OMS "Des études laissent à penser que la vaccination régulière contre la grippe saisonnière pourrait être associée à une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré de l'ordre d'un à deux cas par million de personnes vaccinées. Pendant la campagne de vaccination antigrippale de 1976, ce risque a augmenté pour atteindre environ dix cas par million de personnes vaccinées, ce qui a conduit à un retrait du vaccin". Un vaccin contre la grippe porcine a de nouveau été associé à une augmentation du risque de SGB en 1993-1994. Les Américains avaient alors enregistré 74 cas de SGB en 1994, en forte hausse sur 1993 (37 cas). "Nous sommes tout à fait conscients du risque lié à la survenue de cas de Guillain-Barré chez les sujets vaccinés contre la grippe, explique Carmen Kreft-Jaïs, responsable de la pharmacovigilance à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un article du Monde du 20 août 2009. Nous suivrons attentivement l'évolution du nombre de Guillain-Barré en cas de pandémie et de vaccination massive". Des procédures réglementaires spécifiques ont été conçues pour accélérer l'homologation des vaccins contre la grippe pandémique. Selon l'OMS, "des questions spécifiques, à propos de l'innocuité des vaccins contre une grippe pandémique, se posent inévitablement quand on commence à les administrer à grande échelle. Par exemple, des événements indésirables, trop rares pour être mis en évidence même au cours d'essais cliniques de grande ampleur, peuvent apparaître lorsque la vaccination concerne des populations très nombreuses. Toujours selon l'OMS, "par manque de temps, les données cliniques seront inévitablement limitées au moment où on commencera à administrer les vaccins contre la grippe pandémique. Les tests d'innocuité et d'efficacité devront donc se poursuivre après avoir commencé à les administrer". Un adjuvant, le AS03 utilisé pour le vaccin préparé par GlaxoSmithKline (GSK), permet d'utiliser de très faibles doses d'antigène, multipliant ainsi le nombre de doses possibles. Le système de surveillance qui sera en place devra garantir que les personnes qui ont une maladie auto-immune (diabète, hypothyroïdie, arthrite, sclérose en plaques, ...) ne verront pas leur problèmes s'aggraver. Le vaccin H1N1 contient 10 fois moins d'antigène (pour accélérer la production, vu les quantités à produire rapidement) grâce à la présence de l'adjuvant AS03, un amplificateur d'effet qui consiste en un mélange de squalène et de polysorbate. Un tel adjuvant n'a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin commercialisé à large échelle, et peut donc déclencher des réactions immunitaires excessives et augmenter la probabilité et la fréquence d'effets secondaires rares, mais graves et dangereux, tels que le syndrome de Guillain-Barré. Les additifs et adjuvants peuvent influencer la sécurité des vaccins de façon complètement imprévisible, comme on l'a vu par exemple avec le vaccin anti-méningo-enchéphalite à tiques TICOVAC, qui a dû être retiré du marché en 2001, 14 mois à peine après son lancement, pour cause d'effets secondaires graves et fréquents. La composition du Ticovac ne différait de celle de son prédécesseur que par deux additifs qui ont été éliminés depuis : l'albumine et un conservateur contenant du mercure. En conséquence le produit est interdit en Allemagne, et en France la posologie a été réduite de moitié, et l'indication a été retirée chez les enfants de moins de 3 ans (source : http://www.syndicat-infirmier.com/Vaccination-H1N1-mefiance-des.html).
Affaire à suivre donc...